Malgré le mépris de la majorité des acteurs de la société civile, le Comité Consultatif Indépendant (CCI) pour l’élaboration de la nouvelle constitution s’entête à poursuivre les débats autour de l’orientation de l’avant-projet de constitution. Le 2 mars dernier, le comité a rencontré les présidents des associations départementales des CASEC pour discuter sur le contenu du texte en question. Ces derniers ont carrément contesté certaines dispositions concernant les collectivités territoriales.
La nouvelle constitution, le referendum et l’organisation des prochaines élections constituent la plus grande obsession politique du moment pour Jovenel Moise. Malgré que l’opposition politique et la majorité des acteurs de la société civile boudent les initiatives du président en disant que son mandat constitutionnel touche à fin, ce dernier ne compte pas faire marche arrière.
Dans cette perspective, le 2 mars dernier, le CCI a organisé une rencontre avec les présidents des associations départementales des Conseils d’Administration de la Section Communales (CASEC) pour discuter sur l’orientation de l’avant-projet de la constitution et l’éventuel rôle des CASEC dans le processus de la préparation du referendum. De concert avec le ministre délégué chargé des questions électorales et des relations avec les parties politiques, Mathias Pierre, les membres du CCI ont fait d’une pierre deux coups.
Au cours de cette rencontre, les représentants de la FENACAH ont clairement contesté certaines dispositions de l’avant-projet de la nouvelle constitution. Ils argumentent, entre autre, contre la réduction des autorités locales en une seule personne au lieu d’un conseil de trois membres, la suppression des assemblées des sections communales et la mise à l’écart de la société civile dans l’assemblée municipale. Les CASEC ont saisi aussi cette opportunité pour dénoncer le comportement de certains officiers d’état civil qui exigent de fortes sommes d’argent à la population pour tout service qui relevant de leurs fonctions.
En fin de compte, dans ce processus compliqué et incertain, il est important de mentionner que les intérêts supérieurs des collectivités territoriales sont menacés. Les fédérations d’élus locaux ont intérêt à une grande concertation pour maintenir les acquis relatifs au processus de la décentralisation en Haïti.